Jeanne LAFONT épouse CELLIER

Publié le 11 novembre 2022 à 20:58

Bonjour, je m'appelle Jeanne LAFONT. Je suis née le 19 juin 1890 à Vallon Pont D'Arc en Ardèche. Ma mère Marie Célie Louise FREDON est très jeune. Elle n'a que 19 ans et mon papa Louis LAFONT a 29 ans. Mon papa est cafetier à Vallon Pont d'Arc. Avec ma maman, ils se sont mariés à Lyon le 6 novembre 1888. Ma maman n'avait que 16 ans, mais mes grand-parents maternels étaient présents et ont donné leur accord.

Ma maman, Marie, meurt le 9 juillet 1895... Je ne sais pas trop ce qu'il s'est passé... Mais à partir de ce moment là, je vais vivre chez mes grand-parents maternel, Claude Etienne FREDON et Françoise Clémentine Clorinde DURAND. Nous vivons dans une maison du village de Jaujac. Ma tante Jeanne Claudine Marie FREDON vit avec nous. Je pense que ma maman et elle devaient bien s'entendre car je m'appelle comme elle ! Pour nous différencier, elle écrit son prénom Jane. Mon oncle Achille FREDON part au Congo en mission pour explorer ce grand pays africain ! Mon enfance est plutôt paisible, même si je ne voie plus trop mon papa. 

En 1903, ma tante Jane se marie avec Gustave Lucien Ludovic CELLIER, le frère du boulanger-pâtissier du village. Nous connaissons cette famille CELLIER car nous sommes parents du coté de ma grand-mère. 

Ma tante Jane part vivre à St Vallier puis St Uzes dans la Drôme mais nous continuons à correspondre ensemble. Son mari Gustave est Pharmacien à St Uzes. Le 29 juillet 1904, ma tante Jane a un petit garçons qu'elle appelle Georges.

Sur cette photo, je suis encore jeune fille et je vie encore chez mes grand-parents.

Je fréquente de plus en plus le frère de Gustave, Louis Auguste Jacques CELLIER. Il est amoureux de moi... nous nous aimons. Nous décidons de nous marier le 7 juillet 1909 à Jaujac. Je suis très heureuse. Je pars vivre dans sa maison au-dessus de sa pâtisserie. Ce n'est pas très loin de chez mes grand-parents, juste au bout de la rue.

J'ai un petit garçon le 11 juillet 1910 à Jaujac. Nous décidons de l'appeler Jean Gustave Clément Louis.

Mon grand-père n'est pas très content car mon oncle Achille qui est revenu nous voir n'a pas d'enfant. Et traditionnellement les garçons Fredon doivent porter les prénoms Claude Etienne. Il n'y a donc pas d'héritier de la lignée qui porte ces prénoms.

Pour le consoler, ma tante Jane qui a une petite fille le 23 août 1910 l'appelle Suzanne Marie Etiennette.

Mon grand-père me fait promettre que si un jour j'ai un autre garçon il devra s'appeler Etienne.

Il meurt le 12 janvier 1912. Et la même année j'attends à nouveau un enfant. J'accouche le 9 décembre 1912 et c'est une fille. Je décide de l'appeler Simone Marie Louise Etiennette. Nous l'appellerons toutes notre vie Etiennette...

En 1914, la guerre éclate et ma grand-mère meurt le 16 avril 1914.

Mon mari est mobilisé en 1915.

Il me laisse seule avec nos deux enfants Jean et Etiennette.

Nous correspondons régulièrement. Heureusement, Louis est dans les services auxiliaires compte tenu de ses problèmes de santé.

Il est démobilisé en 1919.

Chez ma tante Jane, ça ne va pas très fort. Suzanne meurt le 19 avril 1920. Jane est dévastée. Elle meurt à son tour le 16 avril 1921, à peine 1 an après. Le pauvre petit Georges se retrouve tout seul avec son papa. Je décide de prendre soin de lui comme je le peux et le fait venir à Jaujac dès qu'il le peut.

La pâtisserie tourne bien. Mon mari est revenu de la guerre fatigué mais toujours passionné par son métier.

Les enfants grandissent et vont en pension sur Aubenas.

Jean prendra la suite de son père à la boulangerie/pâtisserie.

Il viendra habiter dans notre maison avec sa femme.

Ma Tiénou grandit bien aussi.

Et Georges suit les traces de son papa et devient à son tour pharmacien. Il rencontre même une jeune fille elle-même pharmacienne, Adrienne.

La guerre éclate à nouveau en 1939.

Etiennette travaille à droite à gauche : un peu à St Uzes à la pharmacie.

Quand la guerre se termine, Etiennette n'est toujours pas mariée. Finalement, elle rencontre Elie RIEU, qui a été prisonnier de guerre. Il a une boulangerie à Châteaurenard mais sa famille est de Jaujac. Il a été prisonnier toute la guerre et ses parents sont morts juste avant la libération sans l'avoir revu.

Ils décident de se marier le 14 décembre 1948. Etiennette part à Châteaurenard avec son mari. 

Je suis désormais seule avec Louis, Jean et sa femme et leurs enfants. Je vais jouer mon rôle de grand-mère maintenant !

Jean me donne 4 petits enfants : Andrée, Jacques, Christiane et Jean. Et Etiennette a 1 petit garçon, Bernard.

Quand ils sont tous là, à Jaujac, pendant les vacances, ils nous font un peu tourner en bourrique ! Ils se caches sous la table pendant que Louis prépare le glaçage des mille feuilles et récupèrent les chutes. C'est une joyeuse bande qui nous permet de vieillir avec bonheur.

Mais Louis se fatigue. Il meurt en 1966.

Je continue à vivre au-dessus de la boulangerie, dans la maison des Cellier depuis des années. 

Mes petits enfants me donnent des arrières petits enfants : Mickael, Marie-Flore, Anthony, Geoffray, Jérôme, Marion, Laetitia, Nathalie et Caroline. 

Mon univers devient le 1er étage de la maison : ma grande pièce à vivre, cuisine, ma chambre, ma salle de bain et ma belle salle à manger/salon où je ne vais plus guère. Je suis fatiguée. J'ai vieilli. Mais je suis toujours là. Etiennette vient me voir tous les jours pour mes petites courses. Je ne sors presque plus de chez moi à part pour aller à la messe pour prier pour mes chers disparus : mes parents, mes grands-parents, Louis, Jean mon fils,  Mickael mon arrière petit fils. Pourquoi je ne pars pas. Je prie aussi pour tous les membres de ma famille, pour qu'ils soient en bonne santé et heureux.

Je vais encore quelque fois au pèlerinage de la chapelle de Laulagnet le 16 août. Le dimanche, je vais manger chez Etiennette et Elie. Mais je n'aime pas prendre ma cane car ça fait trop vieux !

Mes petits enfants et mes arrières petits enfants veulent que je devienne centenaire, mais je suis si vieille...

Le 19 juin 1990, j'ai 100 ans ! Tout le monde se réunit ! Je suis heureuse d'être entourée ! On m'offre 100 roses !

Mais ma santé se dégrade. Je vais vivre chez Etiennette et son mari qui habite à Jaujac depuis quelques années.

Une nuit, je me mets à tousser très fort et on m'emmène à l'hôpital à Aubenas. 

Je meurt le 11 novembre 1991.

 

Jeanne était mon arrière grand mère. Elle reste dans mon coeur ❤

Ajouter un commentaire

Commentaires

Il n'y a pas encore de commentaire.

Créez votre propre site internet avec Webador