Stalag I A

Publié le 22 novembre 2022 à 14:58

Mon grand-père,  Elie RIEU, a été mobilisé le 2 septembre 1939 lors de la mobilisation générale. Arrivé le 3 septembre 1939 à Pont St Esprit, il est envoyé en zone armée le 7 septembre 1939 et y arrive le 8 septembre. Il est affecté au 341ème RI.

Le 341ème RI est formé le 1er décembre 1939 et intègre la 68ème division d'infanterie dans le nord de la France. Au mois de décembre 1939, le 341ème RI est envoyé à Dunkerque. A partir de mai 1940, plusieurs opérations militaires sont menées entre la Hollande, la Belgique et Dunkerque. Finalement, l'opération Dynamo, visant à évacuer les troupes alliés britanniques est lancée. Mon grand-père racontait qu'il se trouvait sur les plages de Dunkerque le 3 juin 1940 pour embarquer et partir en Angleterre et ne pas être fait prisonnier par les Allemands.

Malheureusement, comme nombreux de ses camarades, il est fait prisonnier le 4 juin 1940.

C'est là qu'il est envoyé au Stalag I A. Il arrive en Allemagne le 23 juin 1940.

Le stalag I A était un camp de prisonniers de guerre durant la 2ème guerre mondiale. Il se situait en Prusse Orientale.

Ce camp avait été construit par des prisonniers de guerre polonais, bientôt rejoints par des prisonniers belges et français, puis russes à partir de 1941.

Peu d'hommes étaient détenus directement dans le Stalag. La plupart était affectés dans des arbeit-Kommandos disséminés dans le district.

Mon grand-père était plutôt discret sur ses années passées en tant que prisonnier. Mais de ce qu'il m'en a dit, c'est qu'il travaillait dans une ferme avec d'autres prisonniers. Ils étaient plutôt bien traités et mangeaient à leur faim.

L'évacuation du camp Stalag I A et des arbeit-Kommandos a lieu durant l'hiver 1945 par un froid polaire. Les prisonniers se retrouvent rapidement livrés à eux-mêmes. Les troupes soviétiques se rapprochent. Mon grand-père fait le choix avec quelques camarades de partir vers l'Est pour rallier les troupes américaines/canadiennes. Ils marchent longtemps dans la neige, le froid. Peut-être ont-ils fait parti de ceux qui ont réussi à traverser le Frisches Haff c'est-à-dire la lagune de la Vistule. Je ne sais pas quel a été le parcours de mon grand-père. Ce qu'il a raconté, c'est qu'au cours de cette "évasion", il a eu les pieds gelés et que ce sont ses camarades qui l'ont porté pour le sauver. 

Ils ont finalement été récupéré par des américains ou des canadiens et rapatriés en France. Ils sont rapatriés le 15 mai 1945.

Le 25 mai 1945, il est à l'hôpital mixte (militaire et civil) d'Avignon et obtient un bon de convalescence l'autorisant à se reposer 30 jours. Il part alors se reposer chez son frère, Paul RIEU, qui tient une boulangerie, Rue du Chapeau rouge à Avignon.

De retour en France, il reprend sont activité de boulanger à Châteaurenard (13), et se marie. 

Il gardera cependant toujours quelques séquelles de ces années passées en captivité : les cauchemars au cours desquels il est poursuivi par des chiens, le froid au pied et cette pudeur vis-à-vis de cette période de sa vie traumatisante.

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